Premières feuilles, nouvelle saison

Premières feuilles, nouvelle saison

UN DEBUT DE SAISON PLUS RASSURANT… A L’OUEST

Les premiers bourgeons éclatent et une nouvelle saison démarre, après une légitime inquiétude cet hiver suite aux faibles recharges automnale des sols, et à la quasi absence de pluies de décembre à début mars. Conduisant à un paysage hivernal de végétations jaunes, grillées par les gelées de janvier, de sols nus comme au sortir des vendanges (la fausse roquette a quand même réussi à fleurir ça et là). Même les troupeaux de moutons, que l’on trouve régulièrement maintenant en « auxiliaires » dans le vignoble,ont eu du mal à paître…

Tout a basculé après le weekend des 12 et 13 mars en Languedoc (sans compter un nouvel épisode le 20 mars) : un « épisode cévenol » atypique a entrainé un cumul conséquent, de 150 et 300mm selon les secteurs (le gradient va croissant de l’est à l’ouest de Montpellier, avec des pics dans les Hauts cantons du Languedoc : il est parfois tombé donc plus qu’une demi-pluviométrie annuelle!). Et malgré ces cumuls, les pluies ont été plutôt fines, sur 2 à 3 jours continus, sans effet majeur de ravinement ou de ruissellement.

 

 

Relévés pluviométriques Puissalicon – 34 (station LNA)

 

La situation est malheureusement à nuancer en vallée du Rhône, qui n’a pas bénéficié de ces cumuls : quelques mm en Ventoux et autour d’Orange, 20mm à Suze la Rousse, entre 50 et 100mm dans le nord du Gard… Même si les pluies d’automne (voire de vendanges!) avaient été un peu plus abondantes sur ces zones, le déficit hydrique demeure.

UN COURT REPIT AVANT LE DEBOURREMENT

Pour le moment le millésime a un démarrage moins « explosif » que 2021 : pas de débourrement (trop) précoce puisque le stade observé reste bourgeon dans le coton (on trouvera bien sûr déjà des muscats et chardonnays à pointe verte!). L’hiver a été un peu plus marqué cette année : le mois de janvier a été frais, dans l’Hérault l’écart à la moyenne est fréquemment de -0,5 à -1°C. Les flux de sève sont encore faibles (la vigne n’a presque pas pleuré cette année). Une accélération est tout de même à envisager avec la pluie de ces derniers jours : nous allons voir les talus reverdir, l’herbe pousser dans les rangs et les feuillages sortir.
Malgré ce démarrage plus « contrôlé », les prochaines semaines restent comme souvent cruciales : la taille n’est pas achevée partout, et le temps de taille sur les vignes gelées a été considérablement rallongé. Il a fallu parfois reformer chaque souche (sur les vignes de 2 ou 3 ans, sur des vieilles vignes en Royat dont les bras ont été dégarnis par le gel). Ce qui a nécessité un travail supplémentaire d’attachage.
Les récentes pluies vont par ailleurs retarder la reprise des labours, le nettoyage des cavaillons (qu’il soit mécanique ou chimique), l’épandage des engrais, surtout dans les sols les plus argileux.

Et l’histoire récente nous a prouvé que le mois d’avril pouvait être long, et parfois trop froid…
Les fluctuations climatiques des derniers mois (sécheresse hivernale marquée et épisode cévenol en mars) ne doivent pas nous empêcher de croire en une saison apaisée et prospère. Et sans relâche nous devons nous préparer aux enjeux toujours pressants du réchauffement climatique.
De son côté, la vigne a un agenda immuable, loin des tumultes de l’actualité…
Pour le moment, faisons le cumul des dernières averses et regardons le vignoble en profiter !